Voyage aux pays du Mékong
Textes de Béatrice Aguettant Photographies de Thomas Goisque Enfants du Mékong, Asnières, 1998
Relié, 144 pages 27 cm x 21 cm Prix : 29,00 € |
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Album publié à l’occasion des 40 ans de l’association Enfants du Mékong « Si nous avons voulu rassembler dans le même livre des photos si contradictoires – allant de la souffrance à la joie -, c’est parce qu’elles résument l’existence de nos enfants. Nous avons tendance dans notre Occident à systèmes à penser que la souffrance et la joie ont chacune leur case propre, bien séparée l’une de l’autre. Il ne serait pas correct de les mêler ! Il y a des hôpitaux pour souffrir et des aires de jeux pour rire. Les enfants d’Asie dont nous sommes les tuteurs, parfois les avocats et souvent les nourriciers, saisissent dès la naissance la souffrance et la joie dans le même berceau – sur la même natte devrais-je plutôt écrire ! Là-bas, au même instant, « chez nos enfants », on endure les peines et on saisit le bonheur. Dans cette Asie secrète, immense et variée, celle de la luxuriante jungle birmane et de l’austère cardamone khmère, j’ai découvert une rose bouleversante de beauté. Je crois que la traduction exacte est la même en khmer et en karen : la rose des Sept-Ciels. Le nectar de cette fleur délivrée par les lueurs d’or se faufile au milieu des lianes écroulées des branches des teks et vous accompagne pendant des heures. Elle embaume d’abord subtilement puis, vite, son parfum envahissant devient obsessionnel. On comprend la puissance des filtres des romans courtois lorsqu’on l’a respiré ! Et pourtant, au milieu de la somptueuse sauvagerie de cette nature exubérante, les épines énormes de la reine des fleurs, retournées comme des harpons, blessent cruellement. Il est impossible de la cueillir sans se piquer. J’ai vu des enfants rois, rois parce que libres, saisir, sans un instant d’hésitation, dans la même brassée, les épines assassines et le velours des pétales. Ainsi sont nos enfants d’Asie, ils prennent tout. Les bras grands ouverts. Ce sont ceux de Pitiou et de Krou Nam, ceux de l’adorable sœur Innocentia et ceux de Martin, ce père de mille princes ou princesses. Ces enfants royaux ne distinguent pas les joies des peines. Ce sont pour nous, des maîtres de vie. Regardez-les heureux ou sévères, joyeux ou inquiets, souffrants ou riants… Ils vivent. » Yves Meaudre, directeur général d’Enfants du Mékong |
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